Epidémiologie de l'insuffisance rénale terminale
au cours de la dernière décennie
Dr Paul LANDAIS
Service de Biostatistique et d'Informatique Médicale
Hôpital Necker Enfants Malades
Faculté Paris V
figures
tableaux
références
diaporama : IRT au cours de la dernière décennie
diaporama : REIN
Près de 200,000 nouveaux patients ont débuté le traitement d'une IRT en 1996 dans le Monde, alors que près d'un million de patients présentant une insuffisance rénale terminale était déjà en cours de traitement [Schena 2000]. La plupart des pays développés ont créé des registres pour caractériser leurs patients en insuffisance rénale terminale (IRT). La démographie et les modalités des traitements de l'IRT sont en effet des informations précieuses pour aider les professionnels et les décideurs, pour améliorer leurs bases de décision, évaluer les évolutions futures, prévenir la survenue des maladies rénales, retarder l'apparition de l'IRT, optimiser la prise en charge de l'IRT, ou anticiper les besoins. Plusieurs aspects de l'épidémiologie de l'IRT des dix dernières années seront abordés : que mesure-t-on pour décider de l'institution de l'IRT, quelles sont les principales caractéristiques des patients à l'initiation du traitement, quelles sont les principales évolutions de l'incidence, de la prévalence et de la mortalité associée aux différentes modalités de traitement de l'IRT.
Evaluer l'existence d'un risque suppose que l'on définisse au préalable son objet, à savoir un risque de quoi ? Quand on parle de risque rénal, on évoque des situations diverses. Il peut s'agir en effet du risque de présenter une néphropathie, ou du risque que cette néphropathie évolue vers l'IRC puis vers l'IRT (figure 1). On n'évoquera pas ici le risque accru de morbi/mortalité notamment cardiovasculaire lié à l'insuffisance rénale. On développera principalement le risque d'insuffisance rénale.
Ces risques ont une dimension individuelle et collective, mais quel bénéfice leur connaissance apporte-t-elle à une meilleure appréciation de la décision médicale ? La notion de risque cardiovasculaire absolu illustre récemment cette recherche d'argument décisionnel. Son étude est fondée sur l'idée de prédire pour un individu donné le risque d'événement coronarien ou vasculaire cérébral à une échéance donnée [ANDERSON 1991, WOLF 1991, LAURIER 1994].
Figure 1
Le risque rénal : différents niveaux d'atteinte rénale et différentes chronologies d'exposition
Comment estimer le risque rénal, comment évaluer son ampleur, comment étudier les facteurs de risque auquel il est associé, son éventuel lien causal avec ceux-ci et l'appréciation de son impact en terme de risque attribuable ? Ces questions constituent le champ d'investigation de l'épidémiologie, l'étude de la distribution des états de santé dans les populations humaines et de leurs déterminants [BOUYER 1993]. Les principes et les méthodes de l'épidémiologie s'articulent autour de la notion de risque, de facteur de risque et de risque relatif. Nous reviendrons d'abord sur la pluralité des modalités d'expression d'un risque et sur l'intégration de leur signification par les professionnels.
Risque et facteurs de risque d'IRT
RisqueLe risque est un indice qui quantifie la probabilité de survenue d'un événement, éventuellement dans un intervalle de temps donné. Comme toute probabilité le risque est compris entre 0 (événement impossible) et 1 (événement certain). Le risque de présenter une IRT au cours d'une période donnée est la probabilité de devenir insuffisant rénal terminal pendant cette période. En l'absence de censure, i.e. si tous les sujets ont été suivis sur la période, le risque de présenter une IRT(RIRT) correspond au nombre de nouveaux cas enregistrés sur la période, rapporté au nombre de sujets à risque au début de la période. En présence de censure, la probabilité de présenter une IRT sur la période (t) est une fonction du taux d'incidence (TI) :
Facteur de risque
Risque de néphropathie et risque d'IRT
Facteurs de risque de néphropathie et facteurs de risque d'IRT
Facteur de risque et facteur pronostique
Evaluer le risque
Si le produit TI t est petit, alors le risque RIRT sur la période t est égal à TI t.RIRT (t) = 1-e-TI t
Un facteur de risque caractérise tout facteur lié à l'apparition de l'événement IRT. Un anti-inflammatoire non stéroïdien est un facteur de risque d'IRT. On étudie alors l'association entre une exposition, ou facteur de risque, et une maladie, c'est à dire l'existence éventuelle d'une association entre l'exposition et la maladie. Si cette relation existe, on mesure son intensité en fonction de la dose et de la durée d'exposition. Ceci est matérialisé par le choix d'une mesure comme un excès de risque, un risque relatif, un odds ratio,É On caractérise ainsi l'association sans préjuger de son caractère causal qui relève d'une analyse complémentaire visant à évaluer s'il existe une relation de cause à effet [Hill 1965, Freedman 1999].
On peut considérer que l'IRT est un état qui est celui de la défaillance organique rénale globale. L'IRT ainsi désignée, correspond sinon à une maladie, du moins à un changement d'état. La nature, l'intensité et de la durée de l'exposition à un ou plusieurs facteurs de risque va conditionner l'évolution vers l'IRT. Le risque d'évolution vers l'IRT est alors une fonction du type de la néphropathie de départ, ce qui ne préjuge pas de la nature des facteurs de risque propres à la néphropathie.
Il existe deux situations bien distinctes, l'identification des facteurs de risque de survenue de la néphropathie initiale, variables d'un type de néphropathie à un autre, et les facteurs de risque de progression vers l'IRT qui peuvent être communs à différents types de néphropathies. Le principe général d'analyse est bien sûr applicable à la recherche des facteurs de risque des néphropathies.
La nature, l'intensité et la durée de l'exposition à un ou plusieurs facteurs peut être associée l'évolution vers l'IRT. Si le risque d'évoluer vers l'IRT est une fonction de la maladie rénale sous-jacente cela ne signifie pas que les facteurs associés à la survenue de la néphropathie sont similaires à ceux qui entrainent une évolution vers l'IRT. Il faut d'une part identifier les facteurs de risque de néphropathie, qui peuvent être distincts d'un type de néphropathie à un autre et d'autre part ceux associés à la survenue de l'IRT qui peuvent être communs à plusieurs types à différents types de néphropathies.
Le risque d'altération de la fonction rénale, dans le contexte d'une néphropathie donnée, est polymorphe. Son exploration est dépendante de l'histoire de l'affection sous-jacente. Les lésions rénales qui conduisent à l'IRT sont multiples, glomérulaires, tubulaires, interstitielles, vasculaires, souvent combinées, et de plus les facteurs de progression de l'insuffisance rénale sont souvent associés [ANDERSON 1986, MEYER 1996, KASISKE 1988-1, KASISKE1988-2, BOHLE 1996, ROSSERT 1997].
Les facteurs de risque de néphropathie sont recherchés par exemple parmi des facteurs génétiques (gènes de la polykystose rénale [SOMLO 1999], diabète de type 2 products [Koren 1997, Krolewski 1999, Blüthner 1999], polymorphisme de l'enzyme de conversion [Yoshida 1995, Locatelli 1997], des facteurs environnementaux de notre alimentation (ochratoxines [Godin 1996] herbes chinoises [VANHERWEGHEM 1993], de médicaments (analgésiques [BRUNNER 1994, BENNETT 1998, DELZELL 1998, McLAUGHLIN 1998], anti-inflammatoires non stéroidiens [MURRAY 1997, BENNETT 1996], antibiotiques [BENNETT 1997], de produits de contraste iodés [SOLOMON 1998] ou d'éléments de l'environnement professionnel [ELSEVIERS 1997, CARDENAS 1993-1, CARDENAS 1993-2, ROELS 1993].Facteurs de risque de néphropathie et facteurs de risque d'IRT
Certains de ces facteurs sont aussi impliqués dans le risque d'IRT. La situation peut-être d'analyse complexe car l'exposition au facteur, si elle survient dans un contexte d'insuffisance rénale chronique, modifie le risque d'IRT selon des modalités qui peuvent être distinctes du risque de néphropathie. Ainsi, l'exposition à un anti-inflammatoire non stéroïdien, n'expose pas à un risque analogue selon que l'on présente ou non une insuffisance rénale chronique préalable.
Plusieurs facteurs sont susceptibles de moduler le risque d'évolution vers l'IRT : l'hypertension [KLAG 1996], une protéinurie [GISEN GROUP 1997, PETERSON 1995], des médicaments néphrotoxiques, des produits de contrastes radiologiques, une grossesse, certaines mesures de régime [MDRD Study Group 1996, PEDRINI 1996], une dyslipidémie [KEANE 1993]. Le diabète survenant dans le cadre de néphropathies non diabétiques est un facteur de risque indépendant d'IRT [BRANCATI 1997].
On distinguera un facteur de risque d'un facteur pronostique. Ce dernier est caractérisé par son association à l'évolution d'une maladie déjà présente, une fois celle-ci constituée. On parlera donc du risque de survenue d'une néphropathie et du pronostic de cette néphropathie. Cette distinction n'est pas simplement formelle car, au même titre que l'élévation de la pression artérielle, la réduction du débit de filtration glomérulaire n'est pas une maladie. Le DFG est une variable continue. Définir des seuils d'insuffisance rénale, comme définir des seuils d'hypertension artérielle, répond à un souci pragmatique du néphrologue pour guider ses actions de prévention de l'IRT, ou respectivement des complications cardiaques et vasculaires.
Apprécier le risque rénal est destiné à développer les mesures de prévention visant à le maîtriser. Ce risque est polymorphe et concerne plusieurs phases de l'histoire naturelle de l'insuffisance rénale. On pourrait considérer en première analyse qu'en l'absence de limitation à l'institution du traitement de l'IRT, le début de l'EER signerait l'IRT de façon contextuelle. Ce n'est pas le cas et on constate de ce point de vue des disparités. Les données des registres internationaux concernent le traitement de l'IRT et non l'IRT elle-même. La décision d'instituer le traitement de suppléance est hétérogène au regard de la définition du besoin de traitement et de l'accès aux soins.
Eléments de caractérisation de l'insuffisance rénale
Choix d'un seuil
Identification des cas
Mesures d'incidence et de prévalence du traitement de l'IRT
Standardisation des mesures
Comparaisons des indicateurs, considérations complémentaires
Par rapport au schéma classique de l'histoire naturelle d'une maladie [GRENIER 1996] celle de l'insuffisance rénale s'en distingue. En effet le stade cliniquement symptomatique est généralement tardif. Le diagnostic n'est donc pas fondé sur les manifestations cliniques mais sur l'évaluation d'une variable quantitative, le débit de filtration glomérulaire jugé en pratique sur la créatininémie et estimé par sa clairance calculée (formule de Cockroft chez l'adulte, formule de Schwartz chez l'enfant). La mesure d'un risque dépend de la définition de l'événement étudié et des méthodes retenues pour l'évaluer.
La mesure de la créatininémie est sensible mais peu spécifique, avec un taux élevé de faux positif. Le choix d'un index de fonction rénale [ODLIND 1985, MOGENSEN 1992, PERRONE 1990] influence directement l'évaluation du risque rénal et la décision d'instituer le traitement de l'IRT [HAKIM 1993, MC KENZIE 1998]. Une institution plus précoce du traitement de suppléance diminuerait-il la durée d'hospitalisation à l'institution du traitement ou la survie à long terme ? Les conclusions d'une métaanalyse récente [CHURCHILL 1997] ne sont pas univoques en l'absence d'essai clinique randomisé. De même que l'on traite l'hypertension artérielle pour diminuer le risque cardiaque et vasculaire, il semble pertinent de mieux évaluer l'impact du choix d'un seuil d'institution du traitement de l'IRT sur la morbi-mortalité ultérieure.
L'incidence de l'IRTT est une fonction à la fois de l'incidence de l'IRT et de l'accessibilté aux soins. Les populations étudiées par les registres internationaux sont représentées par les patients traités pour IRT. Travailler à partir des sujets traités présentent l'avantage d'une identification aisée des sujets pris en charge par un nombre fini et identifiable de structures de soins. Cependant, cela ne concerne que les sujets qui sont adressés aux néphrologues. L'incidence et la prévalence de l'IRT non traitée est actuellement difficile à appréhender. C'est la raison pour laquelle, en dépit de l'intérêt que représente le fait de disposer d'information sur l'IRT elle-même, tous les registres internationaux considèrent l'insuffisance rénale traitée plutôt que l'IRT.Au Royaume-Uni [KHAN 1994] ou au Canada [MEDELSSOHN 1995] il a été constaté qu'un nombre substantiel d'IRT n'était pas référé. Au début des années 90 Feest et col ont rapporté que 51% des patients de plus de 60 ans présentant une insuffisance rénale chronique avancée n'étaient pas adressé au néphrologue [FEEST 1990]. En France, en dehors d'affections très avancées avec cachexie et/ou démence, des experts ont considéré qu'il n'y avait pas de réelles contre-indications au traitement de l'IRT et pas de réelle justification à refuser le bénéfice du traitement sans avoir pris l'avis d'un néphrologue [ANDEM 1996]. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, 12% des néphrologues britanniques ont récemment refusé le traitement à des patients en fait éligible [MC KENZIE 1998]. Des patients présentant des comorbidités ont moins de chances d'être référés en néphrologie [KHAN 1994]. De plus, il n'y a pas de consensus établi concernant l'éligibilité de patients très âgés. En Ecosse par exemple, Metcalfe et col ont montré que les patients de plus de 75 ans étaient sous-représentés [METCALFE 1999].
Un calcul approprié de l'incidence et de la prévalence dans une population donnée pour établir un registre requiert de collecter tous les cas. Celà signifie que, pour éviter des résultats biaisés, tous les cas sont identifiés et déclarés. Dans la plupart des pays développés la déclaration des cas n'est pas obligatoire et l'exhaustivité est incomplète. Seuls des registres comme ceux du Piémont ou de Catalogne demandent une déclaration obligatoire des cas traités. De plus, les procédures de contrôle de qualité des données ne sont généralement pas décrites. Pour la " Japanese Society of Dialysis Therapy " le taux de réponse pour les questionnaires centres et pour les questionnaires patients est de 99.8%. Le registre de l'USRDS couvre 93% des patients américains [USRDS 1999], pour l'EDTA (European Dialysis and Transplantation Association) en 1994 le taux de réponse était de 66% pour le questionnaire centre et de 55% pour le questionnaire patients [VALDERRABANO 1995].
Pour l'USRDS, les patients sont déclarés via le HCFA (Health Care Financing Administration). Dans ce cadre, l'incidence et la prévalence réferent aux cas d'IRT déclarés par le HCFA. Pour l'EDTA, les cas sont définis sur la base de l'acceptation en traitement de l'IRT, ce qui recouvre une signification différente selon les politiques nationales de prise en charge de l'IRT [BERTHOUX 1999].
La prévalence ponctuelle intègre la durée de l'Insuffisance rénale terminale et la cinétique d'occurrence des nouveaux cas. C'est un index utile en Santé publique car il mesure l'ampleur du problème que le système de santé a à traiter. La prévalence sur une période donnée correspond par exemple au nombre annuel de sujets pris en charge en IRT dans une population donnée qui inclut les patients prévalents à la fin de l'année mais aussi les patients pris en charge et décédés au cours de l'année étudiée. C'est un index intéressant pour les analyses de coûts car il donne une information sur l'ampleur des besoins au regard de la planification des ressources. Pour l'incidence, les nouveaux cas d'IRT survenus sur une période donnée, elle n'intègre pas les cas d'insuffisance rénale aiguë sauf si la fonction rénale ne reprend pas malgré le traitement. Cet index est important pour la surveillance sanitaire et pour l'analyse des causes d'IRT.L'incidence et la prévalence sont calculés par rapport à une population de référence. Aux Etats-Unis par exemple, le dénominateur de l'incidence est caractérisé par la population des résidents américains au 1er juillet, selon l'âge, le sexe et la " race ". Pour les cas prévalents c'est la population au 31 décembre de l'année considérée. En France, compte tenu de la politique de recensement les calculs ne pouvaient se faire que sur des estimations intermédiaires.
Les mesures d'incidence ou de prévalence sont généralement des taux (ou des proportions) bruts. Cependant, dans la mesure ou ces indicateurs sont souvent utilisés pour comparer des populations entre elles, il est important de s'assurer au préalable que les populations sont similaires au regard de toutes les caractéristiques qui pourraient affecter les taux. L'âge par exemple peut affecter les comparaisons de deux populations s'ils n'étaient pas également distribués. Ainsi, les taux sont-ils ajustés pour refléter ce qu'ils auraient été si les structures de population avaient été semblables. L'âge est ici un facteur de confusion. Si des populations sont différentes pour des facteurs comme l'âge ou le sexe, alors des taux ajustés sur l'âge ou le sexe sont requis afin que les comparaisons envisagées soient pertinentes.La méthode de standardisation directe, est utilisée par l'USRDS. Pour la standardisation directe d'un taux d'incidence il est nécessaire de connaître le taux spécifique d'IRT par classe d'âge dans la population étudiée, le taux brut d'IRT ainsi que la répartition par classe d'âge dans la population de référence [BRESLOW 1991-1]. Le taux d'incidence est le rapport du nombre M de nouveaux cas apparus pendant la période T, sur le nombre de patients-temps à risque PT correspondant. Si on découpe M et PT par classe d'âges i, un taux d'incidence spécifique par classe TI(i) peut être calculé. Si on appelle w(i) le poids respectif de chaque classe d'âge (rapport de l'effectif de la classe i sur l'effectif total), le taux d'incidence global est la somme sur l'ensemble des classes d'âge (i) du produit des w(i).TI(i). En cas de standardisation directe on remplace, par exemple, les w(i) des populations à comparer par les w(i) de la population de référence. Cette méthode est dite directe car on agit directement sur le facteur de confusion. Les taux ajustés permettent également des comparisons entre années au sein d'un registre.
Quand les taux spécifiques par strates dans les populations étudiées ne sont pas disponibles on utilise alors la méthode indirecte de standardisation. En cas de standardisation indirecte ce sont les taux d'incidence par strate qui sont remplacés par ceux de la population de référence (ou bien les TI(i) d'une population par ceux de celle qui lui est comparée). On agit ici indirectement sur le facteur de confusion. Avec cette méthode on produit des ratios standardisés (SIR standardized incidence ratios ou SMR standardized mortality ratios) [BRESLOW 1991-2]. Dans d'autres cas des ajustements sur des covariables peuvent être réalisés a posteriori par des méthodes d'analyse multivariées [HOSMER 1989, KLEINBAUM 1982, COX 1972].
Les comparisons entre pays supposent que les politiques de santé sont analogues pour la prise en charge de l'IRT et pour la déclaration des cas traités. En Europe, la situation est en fait disparate. Par exemple l'identification des cas d'IRT varie d'un pays à l'autre selon l'âge, le niveau socio-économique ou la disponibilité géographique d'unités de traitement [KHAN 1994, FEEST 1990, BOYLE 1996, HELD 1988, YOUNG 1994, EGGERS 1995, GAYLIN 1993, ALEXANDER 1998, AYANIAN 1999-1].Quels que soient les ajustements réalisés, les comparaisons internationales doivent également prendre en compte le type de système de soins des pays considérés et le degré de contraintes économiques associées, qui représentent des situations difficiles à modéliser. Des facteurs non médicaux tels que les politiques financières et de remboursement, le niveau d'éducation ou les préférences des praticiens sont aussi des déterminants importants du traitement de l'IRT [AYANIAN 1999-2].
Validité des comparaisons de survie
L'analyse de morbi/mortalité des données des registres requièrent de respecter des conditions de validité pour l'interprétation [USRDS 1999]. Ainsi, avant 1995, les patients de l'USRDS n'étaient pas inscrits dans la base de données tant qu'ils n'étaient pas éligibles pour un remboursement par le Medicare. Les patients de moins de 65 ans traités par hémodialyse à domicile étaient éligibles au Medicare dès que le traitement commençait. Cependant, ceux qui étaient traités en centre, ne devenaient éligibles qu'au 90ème jour après l'initiation du traitement de l'IRT. Le rapport de l'USRDS pour la mortalité ne considérait alors que les patients qui avaient survécu au 90ème jour de traitement. La mortalité précoce des patients à domicile étant bien sûr très faible, les patients pris en charge en centre qui décédaient prématurément avant le 90ème jour, n'étaient pas comptabilisés ce qui introduisait un biais évident d'analyse. Avec le questionnaire introduit en 1995 (revised Medical Evidence form 2728), tous les patients ont été enregistrés dès l'initiation du traitement quelle que soit l'éligibilité pour le Medicare.
L'analyse de la survie nécessite une identification appropriée des perdus de vue. Pour l'USRDS, les patients qui n'ont pas de mouvement de paiement dans la base Medicare sont considérés comme perdus de vue [USRDS 1999]. Ainsi, un patient traité depuis au moins 2 ans et pour lequel aucune information de dialyse, de transplantation ou de décès n'est disponible depuis un an est considéré comme perdu de vue. En France, les patients sont transplantés dans des centres agréés, mais ultérieurement ils peuvent être suivis dans d'autres types de centres. Compte tenu de la multiplicité des acteurs, la collecte des informations devient compliquée dans le système d'information actuel de l'Etablissement français des Greffes. Les réseaux d'information apportent des solutions nouvelles à ces problèmes de suivis.
La comparabilité des analyses de mortalité dépend également de l'homogénéité du type d'indicateur choisi pour l'analyse. Des données de prévalence instantanée [BLOEMBERGEN 1995], de prévalence instantanée ou sur une période [VONESH 1999], ou des données incidentes [FENTON 1997], utilisées pour comparer la dialyse péritonéale à l'hémodialyse, peuvent en effet conduire à des interprétations différentes [VONESH 2000].
Evolution de l'incidence et de la prévalence de l'IRTT
IncidenceL'incidence de l'IRTT varie d'un pays à l'autre (figure 2). Les taux d'incidence ajustés sur l'âge, ou le sexe ne sont pas disponibles pour tous les pays. Ce sont les taux bruts qui sont présentés sur la figure 2a. L'incidence la plus élevée était de 287 pmp, pour les Etats-Unis(diapo 3). En 1997, 79.102 Américains ont eu recours à un traitement de l'IRT. L'incidence la plus basse était notée en Australie, en Angleterre et en Nouvelle Zélande. Les structures démographiques générales de ces pays diffèrent, et cela ne permet donc pas de comparer les taux bruts d'incidence en l'absence de taux ajustés.
Prévalence
L'incidence de l'IRTT a augmenté dans la plupart des pays. Elle a même augmenté dans les pays où les taux étaient initialement bas. Ainsi, en Angleterre l'incidence est passée de 67 pmp en 1991 (3247), à 82 pmp en 1995 (4024) [RODERICK 1998]. En Australie, elle a augmenté de 66 pmp en 1993, à 79 pmp en 1997 et en Nouvelle Zélande respectivement de 66 pmp à 85 pmp (diapo 4).
Le taux moyen de croissance annuelle de l'incidence a été variable d'un pays à l'autre au cours de la décennie. Aux Etats-Unis par exemple, où le taux d'incidence a doublé en 10 ans, le pourcentage annuel de croissance était de 9% à l'entrée de la décennie et de 5% ces dernières années. En Pologne à l'inverse, une augmentation importante a été notée en 1997, probablement liée à une augmentation significative des ressources allouées et à une organisation plus efficace [RUTOWSKI 1998].
Dans une population donnée l'importance de l'augmentation des taux d'incidence peut varier d'un sous-groupe à un autre selon l'âge, le sexe, la néphropathie initiale ou le niveau socio-économique. Pour la période 1992-1996, alors que l'augmentation du taux d'incidence global était de 5% par an aux Etats-Unis, elle n'était que de 3% pour les non diabétiques et de 9% pour les diabétiques [54]. L'analyse des différents facteurs sera décrite plus bas, pour souligner plus particulièrement le vieillissement de la population en IRT et la croissance du taux de comorbidité associée.
En 1992, la prévalence de l'IRTT au Japon était de 996 pmp [D'AMICO 1995], et de 1397 pmp en 1997, représentant 175.988 dialysés (près de 99% des patients en IRTT) [USRDS 1999]. Avec une proportion 1105 pmp, près de un américain sur mille était traité pour une IRT en 1997 (figure 3). Les cas prévalents ont plus que doublé au cours de cette dernière décennie [USRDS 1999]. Cependant, le pourcentage annuel de croissance par année consécutive s'est amorti. Il était de plus de 10% pour la transition 1989-1990 et proche de 5% pour 1996-1997 (diapo 11). En 1997, le nombre de cas
Figure 2 :
Taux d'incidence de l'IRT, par million d'habitants, dans différents pays en 1997.
* Sans ajustement ; classés par taux d'incidence. à Patients dialysés seulement (près de 99 % de l'IRTT au Japon). ° Données de 1996. # Données de 1995. Sources : [USRDS 1999, Roderick 1998, ANZDATA 1999]
Figure 3 :
Prévalence de l'IRT, par million d'habitants, dans différents pays, 1997.
* sans ajustement ; classés par taux d'incidence. à Patients dialysés seulement (près de 99 % de l'IRTT au Japon).
° Données de 1996 # Données de 1995 Sources : [USRDS 1999, Roderick 1998, ANZDATA 1999]
prévalents était approximativement 4.5 fois plus élevé que le nombre de cas incidents. En Angleterre, la prévalence est passée de 396 pmp en 1993 à 476 en 1995. Cette augmentation a été facilitée par la croissance des unités existantes (52% d'unités de dialyse) et par plus de mouvements quotidiens par postes de dialyse. Le nombre d'unités satellites a cru de 60%. Le nombre de patients hémodialysés en centre hospitalier a augmenté de 38% et le nombre de greffes fonctionnelles de 19% [RODERICK 1998].
La distribution des modalités de traitement de l'IRT dans l'Union Européenne en 1997, illustre les différences de politique sanitaire d'un pays à l'autre (figure 4).
Figure 4 :
Prévalence et distribution des modalités de traitement de l'IRT
dans différents pays de l'Union Européenne en 1997.
* Données 1995
Caractéristiques des patients à l'institution de l'IRTT
Influence de l'âgeDans les pays développés, la population des insuffisants rénaux terminaux vieillit. En Angleterre par exemple, l'âge médian d'entrée en IRTT était de59 ans en 1991-92, et de 61 ans en 1995. En 1991-92, 37% des patients avaient plus de 65 ans versus 45% en 1995. En 1995, 40% des patients avait plus de 65 ans au Pays de Galles. Dans ces deux pays 13% des patients en IRTT avaient plus de 75 ans [RODERICK 1998]. Au Japon, l'âge moyen à l'institution du traitement a augmenté de 51.9 ans en 1983 à 62.2 ans en 1997 [AKIBA 2000].
Sexe
Race et facteurs socioéconomiques
Recours tardif et impact sur la morbi-mortalité
Aux Etats-Unis, les taux annuels d'incidence ont augmenté plus vite dans le groupe le plus âgé (75 ans et plus) que dans les autres sous-groupes d'âge (figure 5). L'âge incident médian était de 65 ans en 1997. Il a augmenté globalement et en particulier chez les Noirs et chez les Indiens d'Amérique [USRDS 1999]. Pour la période 1988-1992, la prévalence a augmenté annuellement de 3% dans la tranche d'âge de 0 à 19 ans et de 15% pour les sujets de plus de 75 ans [USRDS 1999] (diapo 5). En Ile-de-France, près de la moitié des nouveaux patients était âgé de plus de 65 ans en 1998 [JUNGERS 2000].
Compte tenu de la durée médiane de l'évolution de l'insuffisance rénale chronique à l'IRT, ce sont les patients de la cinquantaine encore professionnellement actifs qui représentent une cible particulièrement importante pour orienter les mesures de prévention. Plus la population vieillit, plus le taux de comorbidité associé augmente. Le diabète et les maladies rénales d'origine vasculaire sont devenues les affections les plus incidentes à l'origine de l'IRT (figure 6). L'amplitude de ce phénomène varie d'un pays à l'autre [USRDS 1999]. Ces comorbidités sont associées à un taux accru de complications systémiques, en particulier cardiaques et vasculaires, augmentant ainsi les besoins d'allocations budgétaires.
Les hommes représentent plus de la moitié des cas incidents d'IRTT pour la plupart des causes. En 1997, 53% des cas incidents étaient des hommes aux Etats-Unis [USRDS 1999]. Cependant, les taux d'incidence ajustés sur l'âge et la " race " étaient de 43% plus élevé chez les hommes que chez les femmes, respectivement 348 pmp et 242 pmp.Figure 5 :
Evolution des taux d'incidence en fonction de l'âge, ajustés pour la "race" et le sexe,
aux Etats-Unis, en 1988 (figure 5a) et en 1997 (figure 5b).
Figure 5a
1988
Figure 5b
1997
Figure 6 :
Taux d'incidence de l'IRTT selon la néphropathie de départ et selon l'âge,
ajustés sur la "race" et le sexe (pour 10 millions d'habitants/an).
Source : [USRDS 1999]
Des liens complexes existent entre l'origine ethnique, les facteurs sociaux et économiques et l'accès aux soins. Plusieurs études ont montré que les femmes, les minorités, ou les personnes à bas revenus ont un accès au soins réduits à la transplantation rénale [HELD 1988, YOUNG 1994, GAYLIN 1993, ALEXANDER 1998, EGGERS 1992]. Plus récemment il a été montré que l'inscription sur la liste d'attente de greffe rénale était 26% plus basse pour un patient s'il est dialysé dans un établissement à but lucratif par rapport à un établissement à but non lucratif [GARG 1999].
Un diagnostic tardif d'insuffisance rénale chronique peut conduire à un recours tardif au néphrologue et à une institution retardée du traitement de l'IRT. Les patients adressés tardivement sont en effet exposés à une morbidité et à une mortalité accrues [RATCLIFFE 1984, JUNGERS 1997, KAHN 1995, ISMAIL 1998, CHANTREL 1999, JUNGERS 1993, EADINGTON 1996, OBRADOR 1998]. L'ampleur d'un recours tardif reste importante dans de nombreux pays, variant de 25% à 45% [SESSO 1996, ARORA 1999, LAMEIRE 1999]. La plupart de ces recours tardifs nécessitent une institution du traitement de suppléance dans l'urgence, et le plus souvent en utilisant un cathéter central comme voie d'abord. La durée d'hospitalisation est généralement plus longue que dans le cas d'un début de traitement programmé. A l'occasion d'une enquête prospective en Ile-de-France[JUNGERS 2000], la durée médiane de séjour était respectivement de 28 jours [IC 95% : 1-90] et de 3 jours [IC 95% : 1-11]. L'augmentation du risque de morbi/mortalité est associé à des comorbidités dont certaines peuvent être anticipées par des mesures prédialytiques appropriées : contrôle adapté de la pression artérielle, traitement d'une dyslipidémie, mesures de régime et maintien d'un bon équilibre nutritionnel, correction de l'acidose métabolique, prise en charge d'une anémie, prévention de la rétention des phosphates, prévention de l'ostéodystrophie rénale ou création opportune d'un accès vasculaire.Comme nous l'avons montré en Ile-de-France, plus d'un patient sur 3 est adressé tardivement en Néphrologie[JUNGERS 2000]. Dans ce contexte des indications claires devraient être diffusées au médecins généralistes et aux spécialistes non néphrologues. Une reconnaissance précoce de l'évolution d'une IRC est nécessaire, en particulier pour les groupes à risque, car un suivi prédialytique est indiqué. Un recours précoce en Néphrologie des patients présentant une insuffisance rénale est important car des mesures concrètes sont aujourd'hui envisageables pour la prévention secondaire de l'IRT. Les efforts développés pour retarder l'évolution de l'IRC illustrent cette démarche que nous présenterons dans un chapitre suivant par une approche médicamenteuse liée à l'utilisation des inhibiteurs de l'enzyme de conversion. Un autre enjeu, encore plus en amont est représenté par une meilleure connaissance et un meilleur suivi des maladies rénales initiales pour prévenir de la manière la plus appropriée possible l'évolution vers l'IRC et l'IRT.
Une absence de consensusLa nature de l'affection à l'origine de l'IRT est souvent incertaine [YOUNG 1997]. En effet, dans un article récent, il apparaissait que 29.8 % des causes étaient incertaines ou absentes pour le registre de l'EDTA, 12.2 % pour l'USRDS et 6.6 % pour l'ANZDATA [MAISONNEUVE 2000].
Distribution des néphropathies initiales à l'institution du traitement de l'IRT
Variations géographiques
Comorbidité
Pour la classification des causes d'IRT, il n'y a pas de critères acceptés à un niveau international. Il n'est parfois pas aisé d'assigner une cause à une IRT, par exemple il n'y a pas de consensus en ce qui concerne le codage d'une néphrosclérose ou d'une néphropathie ischémique [VALDERRABANO 1998]. Vingt pour cent des patients présentant un diabète de type II et une IRT ont une cause d'IRT qui n'est pas d'origine diabétique [RITZ 1996]. En Australie près de ¾ des glomérulonéphrites sont prouvées par biopsie, versus ½ en Europe et près de 1/3 aux Etats-Unis [MAISONNEUVE 2000].
Un effort d'harmonisation de la classifications des causes d'IRT a été entrepris pour 3 registres : le registre de l'USRDS (United States Renal Data System), le registre de l'EDTA (European Dialysis and Transplantation Association registry) et le registre Australien et Néo-Zélandais (ANZDATA) [MAISONNEUVE 2000]. Le registre de l'USRDS utilise 268 codes pour étiqueter les affections causales, quand l'ANZDATA en utilise 70, et l'EDTA 65. Ceci est en particulier lié au fait que les données américaines sont associées au système d'assurance sociale et de remboursement véhiculées par le HCFA. A partir des données collectées sur 2 décennies (de 1980 à 1994) une réorganisation des classes d'affections à l'origine de l'IRT a été proposée sur la base de 10 grandes catégories : Maladies rénales d'origine vasculaire; Glomérulonéphrite; Diabète; Néphropathie d'origine infectieuse ou obstructive; Affections congénitales; Affections familiales et héréditaires; Néphropathie toxique; Cancers; Autres affections; Causes incertaines ou manquantes. Chacun de ces chapitres comprend un nombre variable d'items. Cependant il manque toujours des définitions pour ces items.
Le diabète est la cause la plus fréquente d'IRT aux Etats-Unis, en effet il concernait 44.4 % des cas incidents en 1998 (figure 7). Il était particulièrement incident chez les Indiens d'Amérique (65%) et également chez les sujets originaires d'Asie ou des Iles du Pacifique (43%). Le taux d'incidence de l'IRT liée au diabète augmente de 9% par an depuis 1992 versus 3%, ou moins, pour les autres grandes causes. Le taux d'incidence ajusté sur l'âge, la " race " et le sexe était de 67 pmp en 1990, de 84 pmp en 1993 et de 120 pmp en 1997 (diapo 8) [USRDS 1999] (tableau 1).Figure 7 :
Evolution des taux d'incidence selon le type de néphropathie,
ajustés pour l'âge, la "race" et le sexe, aux Etats-Unis, 1988-1997 (par million d'habitants).
Source : [USRDS 1999]
Le diabète était la seconde cause d'IRT dans le registre de l'ANZDATA, 14.2 %, (c'est à dire 17 cas pmp) et en Europe 12.7 %. Au Japon, le diabète représentait 15.6% de la population incidente en 1983, i.e. près de 20 cas pmp, et 33.9% en 1997, i.e. près de 70 cas pmp [AKIBA 2000]. Cette évolution s'est dessinée dans tous les pays développés pendant la dernière décennie quoiqu'à des taux différents. En Australie les taux d'incidence ont augmenté de 4 à 17 cas pmp entre 1984 et 1997. En Norvège, il a augmenté de 6.5 cas pmp en 1984, à 15.4 pmp en 1994 [RITZ 1999]. L'augmentation d'incidence du diabète de type 2 était la principale raison de cette évolution [LIPPERT 1995, 89]. Cette augmentation est certainement liée à la diminution de la mortalité liée à l'hypertension et aux complications and cardiovasculaires [RITZ 1999]. La survie en IRT était moins bonne comparée à celle des non diabétiques. Le développement de la morbidité cardiovasculaire tôt dans l'histoire de l'insuffisance rénale chronique est certainement associé à cette réduction de la durée de vie en IRTate [RITZ 1999, BRANCATI 1997].
Tableau 1 :
Taux d'incidence de l'IRT selon le type de néphropathie causale aux Etats-Unis,
ajustés sur l'âge, la "race" et le sexe (pmp/an).
|
|
|
Diabète
|
|
|
Hypertension
|
|
|
Glomérulonéphrite
|
|
|
Polykystose rénale
|
|
|
Cause non précisée
|
|
|
Cause manquante
|
|
|
Source : [USRDS 1999]
L'hypertension [KLAG 1996] ou les affections des gros vaisseaux représentaient 27% des causes aux Etats-Unis en 1997 avec un âge médian de 69 ans (diapo 9). Les taux ajustés sur l'âge, le sexe et la " race " était de 73 pmp en 1997 versus 59 en 1990 [USRDS 1999]. En Australie une augmentation similaire des taux d'incidence de l'hypertension a été observée, 6.1 pmp en 1993 et 9.3 pmp en 1997. Pour l'EDTA l'incidence de l'hypertension aurait doublé au cours des deux dernières décennies. Elle représentait 13% de l'ensemble des causes d'IRT [VALDERRABANO 1995].
Les glomérulonéphrites (GN) étaient la cause la plus importante d'IRTT en Australie, 34.0 % des causes en 1997, avec un taux d'incidence de 26.7 cas pmp. Ils étaient respectivement de 33% et 21.9 pmp en 1993. Plus de 70% des cas étaient classés sur la base d'une histologie rénale [ANZDATA 1998]. Les GN étaient la 3ème cause d'IRTT en Europe (12.4 %) et aux Etats-Unis (10.5 %), avec une proportion élevée pour les patients d'origine asiatique ou des îles du Pacifique (17.1%). Cependant, seulement 37% des cas de l'USRDS et 53 % des cas en Europe étaient classés de manière avec un diagnostic histologique précis. Comme attendu, les GN étaient plus prévalentes (30%) dans le groupe des sujets jeunes [USRDS 1999]. La proportion de GN a diminué parmi l'ensemble des causes d'IRT, toutefois l'incidence ajustée sur l'âge, le sexe et la " race " est restée stable entre 1992 et 1997, respectivement 25 pmp et 27 pmp, [USRDS 1999].
Des variations géographiques existent dans l'offre de soins [ANNUAL REPORT ON MANAGEMENT OF RENAL FAILURE IN EUROPE XXVII 1997]. Par exemple, en Angleterre et au Pays de Galles, les taux régionaux de postes d'hémodialyse variaient de 21 pmp à 36 pmp en 1995 [RODERICK 1998, RODERICK 1999]. Ces différences étaient encore plus marquées en 1993, variant alors de 5 pmp à 29 pmp. Aux Etats-Unis les taux d'incidence par réseau d'IRT (ESRD Networks), adjustés sur l'âge, le sexe et la " race " variait de 254 pmp à 324 pmp. Cela signifie que d'autres facteurs influaient sur la prise en charge régionale qu'elles soient des différences de déclaration, d'affections causales ou de différences d'accès au soins. Les variation de prévalence étaient également importantes, de 768 à 1,316 pmp. En Europe Centrale et en Europe de l'Est le nombre d'unités d'hémodialyse a augmenté de 56% entre 1990 et 1996, et le nombre de patients a augmenté de 75%. Le nombre d'unités prenant en charge la dialyse péritonéale a augmenté de 277% et le nombre de patients traités par cette technique de plus de 300%. Le nombre d'unités de transplantation n'a pas suivi cette évolution [RUTROWSKI 1998].La répartition de la dialyse péritonéale est hétérogène en Europe [MIGNON 1998]. Les profils des fournisseurs de service semble influencer l'accès et le choix du type de traitement de l'IRT. En effet, les modalités de traitement diffèrent selon le type de système de prise en charge dans 3 grands types de systèmes de santé, le modèle de Beveridge, le modèle de Bismarck et le modèle d'Assurance privée [HÖRL 1999]. L'augmentation croissante de l'incidence et de la prévalence des sujets âgés en IRT va requérir une adaptation appropriée des ressources et des stratégies de remboursement pour permettre un accès aux soins avec un maintien de la qualité de la prise en charge [DE VECCHI 1999]. Soixante quinze pour cent des coûts liés à l'IRTT sont supportés aux Etats-Unis par le gouvernement fédéral. Les dépenses pour l'IRT se sont élevées à 13.1 billion $ en 1995. Compte tenu d'une augmentation de la prévalence de l'ordre de 5% depuis, on peut penser qu'en 2010 plus de 350,000 patients seront concernés par l'IRTT aux Etats-Unis [USRDS 1999].
La présence d'une comorbidité à l'initiation du traitement de l'IRT augmente et l'âge est un facteur associé essentiel à cet égard. Le terme comorbidité a été introduit par Feinstein [KAPLAN 1974], et peut-être défini comme toute affection concourante ou passée chez des insuffisants rénaux terminaux qui touche des organes autres que le rein, mais qui peuvent aussi être responsable d'insuffisance rénale (comme le diabète) [KHAN 1998,]. Plusieurs études ont montré l'importance de ce concept sur le pronostic [CHARLSON 1987, ROOS 1989, IEZZONI 1992, RICE 1992, ROMANO 1993, DEYO 1993, GREENFIELD 1993, GHALI 1996] (diapo 16).Dans le cadre de l'IRTT, la comorbidité influence la survie [KHAN 1993, PRICHART 2000, CHANDNA 1999]. Les comparaisons de survie entre traitements ou entre pays nécessitent de recourir à des procédures d'ajustement. Il est nécessaire d'ajuster sur la structure des populations ou sur certaines caractéristiques patients à l'entrée en IRT, la présence et le type de comorbidité font partie des facteurs à prendre en compte [VONESH 2000]. Une définition claire et non ambiguë des différents types de comorbidités est requise pour permettre des comparaisons appropriées entre registres de l'IRTT.
Survie en IRT selon les modalités de traitement
DialyseLes taux de survie des patients ont paru similaires selon l'hémodialyse ou la dialyse péritonéale [HELD 1994]. Cependant, les taux d'hospitalisation étaient plus élevés au cours de la dialyse péritonéale qu'au cours de l'hémodialyse [USRDS 1999].
Transplantation
Aux Etats-Unis, les causes cardiovasculaires ou les infections représentaient respectivement 50% and 15% des causes de mortalité [PASTAN 1998]. La malnutrition était un facteur concomitant de morbi/mortalité [IKIZLZER 1996]. Les taux de décès chez les dialysés étaient de 25 à 50% plus élevé qu'au Japon ou en Europe [FRIEDMAN 1996]. Les raisons sont multiples et souvent intriquées comme l'éligibilité de patients plus âgés et plus sévèrement atteint avec des comorbidités plus nombreuses, une dose de dialyse délivrée moins élevée, une pression plus importante pour réduire les coûts, des taux de remboursement moyen par le Medicare en diminution, ou un taux plus bas de transplantation au Japon avec des sujets jeunes restant dialysés.
Le taux de mortalité global en IRT a augmenté au Japon de 8.1% en 1983 à 9.4% en 1997. On observait de manière parallèle une augmentation significative de la mortalité à 5 ans et à 10 ans avec parallèlement une diminution de la mortalité précoce. Celle-ci est passée en effet de 0.164 en 1983 à 0.143 en 1996. Cette augmentation de la mortalité globale a semblé en partie due à l'acceptation de patients plus âgés avec plus de comorbidités entraînant des risques de mortalité accrus [AKIBA 2000]. Au Canada, les taux de mortalité des deux premières années en hémodialyse ont diminué durant la période 1994-1997 par rapport à la période 1981-1985 (RR : 0.74 CI 95% [0.69-0.80]) [SCHAUBEL 2000-1]. Ce sont les taux spécifiques de mortalité liée aux affections cardiovasculaires qui ont présenté la plus importante diminution. Pour la dialyse péritonéale, la mortalité a diminué pendant la décennie; le taux ajusté de mortalité était en effet de 0.67 pour la période 1994-1997, comparée à la période 1981-1985 [SCHAUBEL 2000-2].
Cependant les données des registres ne sont pas appropriées pour assigner une amélioration de la survie à une cause spécifique telle qu'une meilleure prise en charge des comorbidités, une augmentation de l'utilisation de l'érythropoïétine ou une meilleure adéquation de l'hémodialyse [SCHAUBEL 2000-2]. Des études spécifiques comme l'étude " Dialysis Outcomes and Practice Patterns Study " (DOPPS) en cours de réalisation sont dédiées à déterminer la nature des pratiques qui sont liées à une meilleure survie en contrôlant les modalités thérapeutiques a priori [YOUNG 2000].
En 1997, La prévalence de la transplantation rénale était comprise entre 347 pmp pour la Suisse ou 334 pmp pour l'Espagne et 73 pmp pour le Brésil ou 64 pmp pour la Pologne (figure 8) [MATESANZ 1999, SPANISH NEPHROLOGY ASSOCIATION 1999]. Entre 1992 et 1998 l'activité de transplantation a augmenté en Espagne, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Pologne et au Canada. Pour l'Australie et l'Irlande l'activité de transplantation est restée stable. Pour la plupart des autres pays si l'incidence de la greffe n'a pas globalement augmenté au cours de la dernière décennie, en revanche la survie des greffons s'est améliorée.En France, du fait de la pénurie d'organes, les 1883 greffes réalisées en 1998 ne représentaient que 75% du nombre des nouvelles inscriptions sur la liste d'attente (2250 en 1998) et seulement 28% du nombre total des patients inscrits (figure 9) [EfG 1999]. La place dévolue à la greffe chez les patients agés reste restreinte. L'âge des patients inscrits sur la liste d'attente était de 43 ans, soit près de 20 ans de moins que l'âge de la population des insuffisants rénaux terminaux. Les sujets âgés de plus de 65 ans ne comptaient que pour 3.7% des inscrits sur la liste d'attente en 1998.
Les politiques nationales relatives au don d'organes ont varié au cours de la décennie. Ainsi l'Espagne avec une politique volontariste est passée de 21 donneur pmp en 1992 à 31.5 pmp en 1998, le taux le plus élevé des pays développés [MIRANDA 1999] (tableau 2). En France le prélèvement d'organes reste bas, 16.5 donneurs pmp/an, comme dans la plupart des pays européens à l'exception e l'Espagne. Aux Etats-Unis le taux était de 21.6 pmp/an. Une politique renouvelée de prélèvement d'organes augmenterait le taux de donneurs âgés de plus de 60 ans comme c'est le cas en Espagne (27 %) ou aux Etats-Unis (15 %).
Figure 8 : Prévalence de la transplantation rénale dans différents pays (pmp) en 1997.
* Données 1996. Source : [USRDS 1999]
En France, l'âge moyen des donneurs a augmenté de 32 ans en 1989, à 38 ans en 1998. Les donneurs de plus de 60 ans représentaient 7.5 % des 993 donneurs en 1998. Une hétérogénéité géographique a été notée pour le prélèvement chez les donneurs âgés de plus de 60 ans. La proportion variait en effet d'une région à une autre de 1% à 10.5%. Ces différences persistaient après ajustement sur l'âge. Une observation analogue a été faite dans d'autres pays.
Les causes de décès ont également changé. En 1998, 49 % étaient liées à un accident cérébrovasculaire et particulièrement chez les donneurs plus âgés [EfG 1999]. C'était aussi le cas dans d'autres pays comme l'Espagne ou la Grande-Bretagne, où plus de 55 % des donneurs avaient présenté un accident cérébrovasculaire [MIRANDA 1999].
Figure 9 :
Evolution du nombre de patients inscrits sur la liste d'attente de greffes rénales
en France, 1993-1997.
Tableau 2 : Taux d'incidence des dons d'organe et de la transplantation rénale dans différents pays.
Pays ou Institution de transplant. |
ONT |
UNOS |
SWT |
|
|
EfG |
|
UKTSSA |
|
ISS |
HTS |
Population x 106 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Donneur cadavérique Taux pmp* |
31.5 |
21.6 |
15.4 |
14.9 |
14.4 |
16.5 |
14.4 |
13.5 |
10.5 |
12.3 |
5.7 |
Greffe de rein cadavre Taux pmp* |
49.8 |
33.4 |
27.6 |
27.1 |
22.8 |
30.2 |
25.0 |
24.3 |
19.1 |
20.2 |
8.7 |
Greffe donneur vivant Taux pmp* |
0.5 |
15.0 |
9.7 |
10.1 |
11.3 |
1.2 |
4.6 |
3.8 |
7.7 |
1.4 |
8.2 |
Total greffe rénale Taux global pmp* |
50.3 |
48.4 |
37.3 |
37.2 |
34.1 |
31.4 |
29.6 |
28.1 |
26.8 |
21.6 |
16.9 |
* Taux pmp. : par million de population ; classés par taux décroissants d'incidence globale
ET : Eurotransplant (Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas)
SKT : Scandiatransplant (Danemark, Finlande, Norvège, Suède)
EfG : Etablissement français des Greffes
HTS : Hellenic Transplantation Council
ISS : Istituto Superiore di Sanita
ONT : Organizacion Nacional de Trasplantes
SWT : Swisstransplant
Source : [International figures on organ donation and transplantation activities 1998. Recommandations of the selected Committee of experts on the organisational aspects of cooperation in organ and tissue transplantation]
La population en IRT devenant plus âgée et présentant un taux accru de comorbidité, il est essentiel de mieux évaluer l'impact de cette évolution sur l'offre de soins, particulièrement en période de pénurie d'organes. Le don d'organe chez les donneurs âgés devrait être réévaluer ainsi que la place de la greffe chez les sujets de plus de 60 ans. Dans un travail récent il a été montré que la réduction proportionnelle de la mortalité après transplantation n'était pas différente chez les sujets âgés par rapport aux sujets jeunes, mais que compte tenu de la mortalité basale plus élevée chez les sujets âgés, leur réduction absolue de mortalité était plus grande [WOLFE 1999]. La qualité de vie ainsi que le ratio risque/bénéfice devraient être également considérés.
La survie est apparue meilleure chez les transplantés que chez les dialysés inscrits sur liste d'attente de greffe [PORT 1993]. Plus récemment, la mortalité chez les dialysés inscrits sur liste d'attente de greffe était seulement la moitié de ceux qui n'étaient pas inscrits en liste d'attente de transplantation [WOLFE 1999]. Dans la mesure où la transplantation apporte une meilleure qualité de vie [SIMMONS 1990] pour un meilleur rapport coût efficacité [EGGERS 1995] par rapport à la dialyse, elle apparaît aujourd'hui comme une procédure proprement salutaire [HUNSICKER 1999].
IRT au cours de la dernière décennie * diaporama
Figure 1 : Le risque rénal : différents niveaux d'atteinte rénale et différentes chronologies d'exposition
Figure 2 : Taux d'incidence de l'IRT, par million d'habitants, dans différents pays en 1997.
Figure 3 : Proportion de prévalence (2b) de l'IRT, par million d'habitants, dans différents pays, 1997.
Figure 4 : Prévalence et distribution des modalités de traitement de l'IRT dans différents pays de l'Union Européenne en 1997.
Figure 5 : Evolution des taux d'incidence en fonction de l'âge, ajustés pour la "race" et le sexe, aux Etats-Unis, en 1988 (figure 5a) et en 1997 (figure 5b).
Figure 6 : Taux d'incidence de l'IRTT selon la néphropathie de départ et selon l'âge, ajustés sur la "race" et le sexe (pour 10 millions d'habitants/an).
Figure 7 : Evolution des taux d'incidence selon le type de néphropathie, ajustés pour l'âge, la "race" et le sexe, aux Etats-Unis, 1988-1997 (par million d'habitants).
Figure 8 : Prévalence de la transplantation rénale dans différents pays (pmp) en 1997.
Figure 9 : Evolution du nombre de patients inscrits sur la liste d'attente de greffes rénales en France, 1993-1997.
Tableau 1 : Taux d'incidence de l'IRT selon le type de néphropathie causale aux Etats-Unis, ajustés sur l'âge, la "race" et le sexe (pmp/an).
Tableau 2 : Taux d'incidence des dons d'organe et de la transplantation rénale dans différents pays.
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