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in memoriam
in memoriam

Jean CROSNIER (1921-2006)

 

Pr Crosnier

 

Né en 1921, c'est à 18 ans, alors que la France déclare la guerre à l'Allemagne, que Jean Crosnier entre à l'Université et c'est lorsque les Allemands entrent dans Paris qu'il obtient le Certificat de Physique, Chimie et Biologie qui va lui permettre de commencer ses études de médecine.

 

Malgré la guerre, il sera nommé à l'externat en 1942 et interne provisoire en 1944. Mais il interrompt ses fonctions d'interne pour s'engager volontairement en 1944. Il sera alors affecté au corps expéditionnaire d'Extrême Orient de 1945 à 1946. Blessé en ligne le 31 janvier 1945, quelques jours avant la conférence de Yalta. En dépit de cette interruption qui lui valut la Croix de Guerre, 3 citations et la Bronze Star Medal, de retour à Paris, il reprend ses études et devient Interne en 1947.

Necker

 

C'est alors le début d'une longue et brillante carrière hospitalière, entièrement dévouée à offrir aux patients une médecine qui, grâce à des hommes comme Jean Hamburger qui devait devenir son maître dans le milieu des années 50, allait devenir scientifique et efficace. Il contribua largement à la conserver humaine, là où la technicité était devenue telle qu'elle aurait pu oublier l'homme. Arrivé à l'hôpital Necker en 1957 comme assistant de Jean Hamburger, il y restera pendant toue sa carrière qu'il consacrera à la Néphrologie et surtout à la transplantation. Il fut nommé Agrégé en 1958, Médecin des Hôpitaux de Paris l'année suivante, il fut enfin Professeur à partir de 1967.

 

Pr Crosnier

 

Sans lui, la transplantation rénale n'aurait pu avoir l'essor qu'elle eût et qui a contribué à donner à Necker sa réputation internationale. J'ai eu le grand plaisir de faire la connaissance de Jean Crosnier en 1960 lors d'un stage d'externat puis je devins son interne, son chef de clinique et son agrégé, mais surtout son ami. J'ai ainsi pu apprécier ses grandes qualités médicales qui étaient en partie due à l'humanité avec laquelle il entourait tous ses patients. Son service ne fut jamais un endroit inhospitalier et impersonnel mais le centre d'une grande famille. Ses patients y venaient sans crainte lorsqu'ils avaient des problèmes de santé. Ils venaient également le voir pour lui confier leurs difficultés sociales ou familiales comme on vient voir un ami pour lui demander conseil.

 

Il se consacra presque entièrement à la transplantation rénale qui le passionnait et il dirigeât, pendant 20 ans, probablement l'un des premiers services tourné principalement vers la transplantation et duquel est issu grand nombre de publications de niveau international parmi lesquelles 3 ouvrages que l'on peut considérer comme fondateurs de la Néphrologie, de la Réanimation Médicale et de la Transplantation Rénale. J'eus également le plaisir de co-signer avec lui un livre de vulgarisation sur la transplantation d'organes.

 

Il consacra une partie de son temps à des tâches administratives de politique médicale en tant que Président de la Commission d'Hémodialyse et de Transplantation et auprès de plusieurs Ministres de la Santé. Grâce à cela, il pu obtenir la reconnaissance de la spécificité de l'activité de transplantation dans les services concernés et de ses besoins en personnel médical et paramédical. Il sera également Vice-Président de la Croix-Rouge Française à laquelle il consacra une partie de son temps et membre de l'Académie de Médecine. Jean Crosnier sera président de la Société de néphrologie de 1983 à 1985.

 

Jean Crosnier, l'un des pères de la transplantation française et un grand médecin, se retira en 1988. Il fut honoré, ainsi que René Kuss, lors du XIV International Congress of The Transplantation Society et reçut en témoignage une copie de la sculpture "Les Mains" de Rodin.

 

Il eût, malheureusement, une fin de vie difficile, triste qu'il ne méritait sûrement pas. Alors qu'il était déjà malade, il assista pendant de longues années à la lente agonie de sa femme atteinte d'une affection neurologique incurable. Elle fut sa raison principale de continuer à vivre alors qu'il était déjà très malade. Il nous a quitté le 13 septembre 2006.

 

Pr Henri KREIS

 

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