Eloge par JP. Fillastre - Réponse de H. Ben Maïz - Diaporama
Cher HEDI,
Nous fîmes connaissance lorsque tu commences le CES de néphrologie alors que mon maître Jean HAMBURGER m'a demandé d'être le secrétaire du CES. Cela il y a 36 ans et notre amitié n'a fait que se renforcer.
Tu es né à DJERBA, tu fréquentes l'école franco-arabe. Premier succès, tu es admis au concours d'entrée en 6ème et tu quittes ton île pour Tunis. Muni du diplôme du baccalauréat français, tu commences tes études de médecine à la Faculté de Paris.
Reçu au concours d'externat en 1966, les stages auprès de Pierre ROYER, de Paul MILLIEZ vont être déterminants pour ta carrière. Boursier de l'INSERM, c'est Renée HABIB qui t'initie à l'anatomopathologie rénale et plus tard, fréquentant le service de Gabriel RICHET, tu seras un fidèle à l'écoute des avis et conseils de Liliane MOREL MAROGER STRIKER. Je vais citer dans quelques instants tes nombreuses fonctions mais je sais que dans ton cœur, celle à laquelle tu tiens le plus est d'avoir été et d'être encore le directeur du laboratoire de pathologie rénale de l'hôpital Charles Nicolle de TUNIS.
Lorsqu'en 1974, tu reviens à TUNIS, c'est auprès du Professeur BEN AYED que tu vas faire toute ta carrière, étant successivement : assistant, agrégé, professeur titulaire et en 1991, au départ à la retraite de ton maître, tout naturellement tu lui succèdes…. Mais quelle succession, celle qui te place à la tête d'un service de 108 lits où tu vas fermement diriger les activités de médecine interne, de néphrologie et même de trois autres spécialités : la diabétologie, l'endocrinologie et la rhumatologie. Tu es le grand patron, entouré de 3 professeurs, 6 maîtres de conférence agrégés et 9 assistants. Tu n'as pas ménagé ta peine pour créer l'enseignement de la néphrologie et tu te déplaces à SOUSSE, à SFAX, à MONASTIR.
Très vite, tu deviens coordinateur national des concours hospitalo-universitaires. Vice-doyen, directeur des études de la faculté de Médecine de TUNIS. Les ministères de l'enseignement supérieur et de la recherche, celui de la santé s'honorent de t'avoir comme président ou membre de multiples commissions entre les années 1978 et 2004. Quelle longévité. Tu es infatigable et sur les 25 dernières années tu organises, coordonnes congrès sur congrès : Première réunion franco-tunisienne de la Société de Néphrologie en 1984, Congrès Français de Médecine, cours supérieurs international de Néphrologie, Congrès international de thérapeutique, journées régulières d'hémodialyse de GAMMARTH et les inoubliables journées de notre Société à TUNIS en 2002 où, en plus d'un programme scientifique de haute tenue, tu nous as fait assister dans un site prestigieux à un splendide défilé de mode. Tu sais tout faire.
Parlons maintenant recherche. Ton intérêt pour les maladies rénales n'a jamais faibli et tu as plus particulièrement contribué à la connaissance de grands chapitres comme ceux concernant l'amylose, la fièvre méditerranéenne familiale, la drépanocytose, les néphropathies glomérulaires où tu réunis 4436 cas, la maladie de BEHCET avec une série de 400 cas. C'est bien peu pour évoquer tes travaux en ne citant que ceux-ci alors que tu as publié 1133 articles et le dernier en 2004 à propos de 257 cas de maladie polykystique rénale dominante. Tes mérites sont reconnus et depuis 1985 tu as été honoré par les plus grandes instances de ton pays. Enfin, distinction suprême, tu viens d'être accueilli à Paris par l'ACADEMIE DE MEDECINE.
Maintenant, parlons un peu de nous. Des liens très étroits étaient établis dès 1960 entre les patrons de TUNIS et PARIS. Nous avons été collègues au cours de notre internat. BENAYED était proche de Gabriel RICHET. Vous nous avez souvent sollicité pour participer à l'enseignement : moments délicieux avec le souvenir des siestes à la Baie des singes et des soupes de poisson. Gabriel RICHET a souhaité que le 1er cours supérieur de néphrologie organisé par la Société Internationale ait lieu à TUNIS en 1982 et vu son succès, renouvelé en 1988. Prenant fonctions à ROUEN, nous nous trouvons tous les deux en activité dans les deux seuls hôpitaux au monde portant le nom de Charles Nicolle. Tes internes vont régulièrement venir pour deux ans dans le service. Nos projets vont souvent nous réunir et comment ne pas évoquer ces sympathiques soirées dans ta propriété du VERGER en compagnie de ta charmante épouse Françoise.
Chaleureux, fidèle en amitié et à tes convictions, tu as beaucoup œuvré pour la connaissance et le développement de notre spécialité.
Mon cher HEDI, tu sais ma joie d'avoir été invité à te retrouver aujourd'hui à LYON et de te remettre cette médaille.
Jean-Paul Fillastre