par G. Richet
L'albuminurie : tube ou glomérule ?
par P.P. Lambert
par L.G. Fine, J.A. English et J.A. Hapgood
Sel et hypertension génétique du rat
par D. Ben-Ishay
par Gabriel Richet
de l'Académie Nationale de Médecine
Oh la bienfaisante lecture que celle des travaux de génie, telle est la citation de Louis Pasteur que son petit-fils Pasteur Vallery Radot a placé en exergue du recueil "Les plus belles pages de Pasteur" paru en 1943.
Les contributions de ce numéro de Néphrologie d'hier et d'aujourd'hui témoignent du même état d'esprit.
Prenons les par ordre chronologique.
L'évocation de l'oeuvre néphro-urologique de Galien met en évidence les possibilités ouvertes par l'observation attentive et la sémiologie à la fin du deuxième siècle de notre ère. Dès ce moment apparaît la rigueur dans le recueil de l'anamnèse, la précision de l'examen clinique et le parti tiré des explorations complémentaires, le cathétérisme uréthrovésical en l'occurence. La vraie méthode anatomo clinique pointait déjà. Pourquoi fut-elle si longtemps oubliée pour renaître seulement à la fin du 18e siècle ?
Le rôle de l'anatomie et de la physiologie comparées fut déterminant pour établir l'origine glomérulaire de la protéinurie. L'un de ceux qui y contribua nous l'explique avec sa clarté coutumière. Il évoque aussi l'oeuvre de son Patron d'alors, Paul Govaerts, dont l'ouvrage "Le Fonctionnement du Rein Malade", paru en 1936, a fasciné tant de nous qui avions appris que les "Néphroses" étaient des maladies tubulaires certaines, prouvées par la microscopie. En réalité la "preuve" était faite d'aspects fonctionnels normaux !
Le cheminement qui conduisit à l'établissement de souches de rats hypertendus fut le fruit d'une stricte logique. Bien observer et mener à son terme la sélection était la condition de la réussite. La génétique ayant triomphé, il fallut la quitter pour démontrer le rôle dans certaines lignées de facteurs extérieurs, en l'occurence ici de l'apport en NaCI, puis étudier le mécanisme des comportements différents de la souche sensible au sel et de la souche témoin, non hypertendue malgré la surcharge saline. Bel exemple de pathologie expérimentale prédictive qui, à coup sûr, aura sa correspondance en pathologie humaine avec sans doute bien des conséquences thérapeutiques.