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numéro 3

Complément aux "néphrectomies bilatérales" la thèse de Jean Charles Walcker Coindet soutenue à Edinburgh en 1820

Par G. Richet et M. Lenoir (Conservateur en chef de la Bibliothèque de l'Académie Nationale de Médecine 75006 Paris)

 

Les premières néphrectomies bilatérales expérimentales ont été envisagées dans "Néphrologie d'hier et d'aujourd'hui" (1993 1-p. 16). La thèse en latin de Joannes Carolus Coindet (1796-1876), « De Renum Muneribus » (Des Fonctions Rénales), soutenue à Edinburgh en 1820, est un jalon qui aurait dû y figurer. Coindet supprime en deux temps les fonctions rénales, soit par binéphrectomie, soit par la ligature des artères ou des veines rénales. La maîtrise opératoire est totale puisque un seul des vingt-deux chiens, chats et lapins succomba après la première intervention. Le fait est à noter car A.V. Haller (1708-1777), protagoniste de la preuve par l'ablation d'un viscère du caractère vital de sa fonction, s'était refusé à conclure pour les reins en raison de la sévérité des complications chirurgicales. Trois jours après le deuxième temps, la mort survient sans lésions spécifiques ni épanchement urineux.

 

Quatre remarques: a) La binéphrectomie et la ligature bilatérale des artères ou des veines rénales ayant des conséquences identiques, Coindet conclut que les fonctions rénales dépendent aussi de l'apport sanguin; b) Les considérations chimiques se limitent au rappel de la présence dans la sueur de tous les solutes urinaires sauf l'oxydus cysticus. Il n'y a pas de dosage de ces solutes dans le sang des animaux rendus anuriques ; c) Coindet se demande si la suppression de la sécrétion urinaire est directement responsable de la mort mais écarte ce mécanisme en raison de la "puissance" supposée des émonctoires vicanants que sont la peau et les poumons et de l'innocuité de l'injection I.V. d'urine. Il incrimine alors une altération secondaire d'autres organes. Retenant de douteuses lésions du foie et du poumon il fait appel à des mécanismes inconnus impliquant ces organes; d) Prevost et Dumas ne citent pas Coindet, ne voulant sans doute pas souligner leur désaccord, car Dumas était lié à J.F. Coindet père (1774-1834), lui ayant préparé la solution iodée préconisée dès 1819 pour traiter les goitres.

Le travail de Prevost et Dumas, d'un an postérieur, marque donc bien l'entrée de la chimie du sang en médecine, tournant décisif salué comme tel en physiologie mais pas en clinique.

 

Coindet étudia ensuite avec R. Christison, l'émule écossais de R. Bright, l'intoxication expérimentale par l'acide oxalique.

 

De retour à Genève en 1823 il s'orienta vers la psychiatrie, l'hygiène publique et la médecine légale avant d'avoir en 1856 de vigoureux démélés avec les autorités politiques et médicales locales.

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

Nous remercions le Pr. H. de Wardener de Londres et la Bibliothèque de la Faculté de Médecine d'Edinburgh de nous avoir procuré la photocopie de la Thèse de Coindet, ainsi que le Dr Roger Mayer de Genève, expert en histoire de la médecine, genevoise en particulier.

 

 
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