Lorsque la réduction de la lumière artérielle dépasse 65 à 70 % apparaît l'atteinte ischémique du rein. Ce défaut de perfusion du rein est responsable de 10 à 25% des insuffisances rénales chroniques et même plus de 25% après 60 ans.
Le plus souvent l'insuffisance rénale s'aggrave lentement, évoluant en parallèle à la progression des lésions artérielles. Certaines de ces lésions détectées précocement peuvent être traitées et permettre ainsi une régression partielle de l'insuffisance rénale. Pour se faire on demandera un écho doppler des vaisseaux du rein et/ou une angiographie par résonance magnétique. Selon l'importance du rétrécissement artériel, son siège, le degré de l'insuffisance rénale et la réduction de taille du rein on pourra envisager une action chirurgicale de l'artère lésée ou une angioplastie c'est-à-dire une dilatation avec un ballonnet introduit dans l'artère. En cas de contrindication médicale ou d'impossibilité technique on proposera un traitement médical adapté à votre état rénal.
Ici la diminution de la perfusion rénale est secondaire à divers rétrécissements des artères de petit calibre et des artérioles rénales. La néphroangiosclérose est aussi une cause fréquente d'insuffisance rénale chronique ; elle est le plus souvent secondaire à une hypertension artérielle évoluant depuis des années et insuffisamment corrigée. Là encore la dégradation des reins est lente s'exprimant au début par la présence dans les urines d'une micro albuminurie. En l'absence de traitement, l'hypertension artérielle progresse en 10 à 15 années vers une insuffisance rénale chez 2 à 5% des patients. Le risque est supérieur chez certains patients prédisposés en particulier les diabétiques, les personnes âgées, les africains,les fumeurs, etc.
Outre l'atteinte rénale, et surtout si l'hypertension artérielle est mal contrôlée par le traitement, peuvent survenir des complications telle une insuffisance cardiaque, un accident vasculaire cérébral et des lésions au fond d'oeil, ces dernières sont un bon marqueur du retentissement de l'hypertension artérielle sur l'organisme.
Dans l'insuffisance rénale secondaire à une hypertension artérielle le traitement antihypertenseur, aussi précoce que possible, occupe une place capitale pour freiner la destruction des reins. Il est indispensable de maintenir constantes les valeurs tensionnelles au dessous de 135/ 85 mm Hg et même moins s'il existe un retentissement rénal avec une protéinurie. La diminution de l'apport en sel dans l'alimentation est très souhaitable. L'arrêt du tabac est indispensable.