Plus la maladie s'installe, entraînant fatigue, manque d'appétit, somnolence, angoisse, plus elle va affecter votre vie au sein de votre famille.
Entretien avec Josiane Patin, psychologue.
La maladie vous fait perdre généralement vos repères. En effet, assez souvent, vous ne pouvez plus assurer votre rôle habituel, par exemple effectuer des tâches domestiques. Fatigué, vous n'êtes plus à même d'exercer votre autorité notamment auprès de vos enfants et éventuellement dans le cadre de votre activité professionnelle.Vous en êtes profondément affecté et pouvez devenir impatient, irritable, parfois agressif.
Ils se sentent parfois incompris. En dépit de leur présence et de leur affection, vous pouvez devenir désagréable à leur encontre. Ils doivent prendre conscience que votre irritabilité n'est pas dirigée contre eux. Elle est l'expression d'un mal-être.
Ils subissent les effets néfastes de votre maladie qui bouleverse aussi leur vie. Elle peut avoir, si vous arrêtez le travail, des retentissements économiques auxquels il faut faire face. Elle entraîne des changements de l'organisation quotidienne en raison de déplacements plus ou moins fréquents en consultations et surtout des modifications des habitudes alimentaires. Lorsque votre maladie mobilise ainsi votre famille, cela peut entraîner des frustrations... mêlées d'un sentiment de culpabilité. Par ailleurs, vos proches sont victimes de leurs propres angoisses : peur de l'avenir, sentiment d'impuissance, malaise. Pour réduire leurs tensions émotionnelles ils sont tentés d'avoir recours au non-dit, à la fuite, à la banalisation, à la dérision...
Il est fréquent qu'elle ne soit jamais abordée franchement en famille, chacun voulant se protéger d'émotions trop fortes. Cela peut engendrer une véritable souffrance de part et d'autre.
Pour permettre une relation authentique, sans doute faut-il être indulgent pour l'autre, tolérer ses réactions. La parole et l'écoute permettront à la famille de restaurer ses liens affectifs et sa complicité.