octobre 1997 - octobre 1998 - octobre 1999
Lausanne, 7 octobre 1999
Mesdames et Messieurs,
Le Rapport Moral d'un Président sortant prend une couleur toute particulière, puisqu'il s'agit de la dernière occasion pour celui-ci de présenter en public le travail de ses collaborateurs, ce que je puis faire ce soir devant vous avec grande fierté et beaucoup de reconnaissance à leur égard.
La Société de Néphrologie a acquis au cours de ces dernières années, technique moderne oblige, un moteur de 7 cylindres à injection directe de carburant. Il a été de mon devoir de veiller à définir plus précisément la mission respective des cylindres existants pour optimaliser leur rendement, à adjoindre les cylindres qui manquaient jusque-là et, avec l'aide du Bureau et du Conseil d'Administration, de veiller à la continuité de l'injection des missions. Vous m'avez sans doute suivi, je veux vous parler du travail généré par vos 5 Commissions et vos 2 nouveaux groupes ou Comités permanents au cours de ces 12 derniers mois.
1. LA COMMISSION DE DIALYSE
La commission de dialyse a poursuivi ses activités sous la férule du Dr. Poignet. Six recommandations de bonne pratique clinique ont été publiées jusqu'à ce jour dans la Revue Néphrologie; des objectifs de traitement et des critères de surveillance de qualité en hémodialyse ont été préparés avec le Conseil d'Administration, afin de solliciter le label ANAES; des avis techniques ponctuels ont été donnés dans le domaine de la dialyse à la demande du Ministère à propos de l'hémofiltration et de l'hémodiafiltration en ligne; enfin, une enquête a été réalisée dans 9 centres sur les facteurs déterminant le choix d'une modalité de traitement par dialyse, laquelle a donné lieu à un article original.
Le mode de fonctionnement de cette commission devait cependant être adapté aux nouvelles conditions ambiantes : je fais allusion à l'heureux rapprochement de la Société de Néphrologie et de la Société Francophone de Dialyse concrétisé par cette première réunion commune.
Mesdames et Messieurs, cette réunion commune doit déboucher sur quelque chose de concret, je veux dire une recherche de synergies . Et bien, mardi soir, votre Conseil d'Administration a décidé d'offrir un siège ex-officio au Président de la Société Francophone de Dialyse, société à laquelle elle a aussi proposé de déléguer au sein de notre commission de dialyse, 3 de ses représentants officiels.
2. LA COMMISSION DE TRANSPLANTATION
La commission de transplantation animée par Madame le Professeur Kessler a mis l'accent, à notre demande, sur la question du donneur vivant. Il n'est pas nécessaire de vous rappeler le succès qu'a rencontré l'atelier organisé à ce propos à la Réunion de Paris. Cela a placé adéquatement notre Société sur la scène politique au moment de la révision de vos lois de bioéthique. Mais le travail, à cet égard, est loin d'être terminé.
Pour ce faire, la Commission de Transplantation devait être dotée de structures analogues aux autres commissions permanentes, et être élue: vous allez apprendre que ceci vient d'être réalisé et que cette commission possède dès aujourd'hui le bureau que vous avez proposé par vos suffrages. Ainsi pourra être vraiment coordonnée la représentation de tous les centres qui pratiquent la transplantation rénale en Francophonie. J'en viens à
3. LA COMMISSION D'EPIDEMIOLOGIE
La commission d'épidémiologie présidée par le Docteur Simon a poursuivi son chemin vers ses 3 objectifs principaux que sont :
4. LA COMMISSION SCIENTIFIQUE
La commission scientifique présidée par le Professeur Cochat était peut-être celle dont les missions avaient été le moins clairement définies, comme il est d'ailleurs souvent le cas dans beaucoup de sociétés savantes. Pour cette raison, nous avons décidé de procéder par étapes en lui confiant successivement
Nous avons souhaité qu'à l'avenir la commission soit impliquée d'une façon officielle dans l'élaboration du programme scientifique des réunions annuelles. A cet égard, j'ai émis le voeu que notre commission scientifique réfléchisse au cours de l'année prochaine à la possibilité de mettre sur CD-Rom l'intégralité des communications invitées, des ateliers et des actualités de nos journées, en forme orale et écrite, avec en prime, la totalité des abstracts. Ayant développé en France une collaboration très fructueuse dans ce domaine à propos d'une manifestation dont j'ai la responsabilité à Berne, j'assurerai personnellement mon soutien à ce projet dont l'impact didactique m'apparaît considérable et dont le principe a séduit notre Conseil d'Administration.
Un projet de règlement intérieur de l'organisation de nos journées a d'ailleurs été élaboré par notre Secrétaire Général, le Professeur Labeeuw, il sera bientôt en circulation.
Tout cela devrait mettre plus en vue notre commission scientifique et lui permettre de mieux accéder au compétences scientifiques de notre Société, facilitant peut-être indirectement la réalisation de l'une ou l'autre étude multicentrique, rêve souvent mal accessible des commissions scientifiques des sociétés savantes en général.
5. LA COMMISSION DE PEDAGOGIE ET DE FORMATION CONTINUE
La commission de pédagogie et de formation continue présidée par Madame le Professeur Mignon a vu son enthousiasme quelque peu freiné par la création de votre Association de Formation Continue qui est devenue pour vous une réalité administrative.
Mon rêve, vous vous en souvenez, avait été de réaliser par le biais de cette commission le cours de néphrologie postgradué de 5 jours de notre Société, un peu le "postgraduate nephrology review course" des Américains. Hélas, le projet n'a pas vu le jour. En fait, un sondage d'opinion m'a convaincu qu'actuellement en France, en absence d'examen de fin de formation se profilant à l'horizon du néphrologue en herbe, et vu les multiples programmes de diplômes universitaires spécialisés déjà en exercice dans l'Hexagone, un tel investissement ne serait probablement pas très fructueux.
Bien différent a été par contre l'accueil d'une autre idée, celle de réaliser un cycle de formation continue en médecine interne pour néphrologues. Certes, ma conviction du bien fondé d'un tel programme pourrait être biaisée par mon propre curriculum, mais les faveurs de l'écho m'ont amené à mettre ce cours au programme de la commission de formation continue pour les années à venir. Mon soutien à son égard ira bien sûr au-delà du voeu d'un Président sortant, et j'ai donné l'assurance de ma participation active à la réalisation de ce projet lui aussi.
6. LE GROUPE "ETHIQUE"
Le groupe éthique a vu le jour sous l'impulsion du Professeur Suc, une situation de rêve pour un Conseil d'Administration. Cette année, c'est même un séminaire qui a été organisé avec l'aide d'Economie et Santé au cours duquel 4 thèmes de réflexion ont été développés :
Dans chacun de ces cas, un noyau de néphrologues membres du groupe a été confronté à un certain nombre d'experts extérieurs : vous réalisez combien tout ceci accroît le rayonnement de notre Société, et combien cette dernière profite en retour des acquis de telles rencontres. Un merci tout particulier va donc à Monsieur Suc et ses collègues.
7. COMITE DE PILOTAGE POUR LE DEVELOPPEMENT D'UN SITE INTERNET
Finalement, "last but certainly not least", à l'orée du 3ème millénaire, il y a le comité de pilotage pour le développement d'un site internet dont il convient de rapporter les actifs obtenus sous la houlette de son Président le Dr Meulders. Actuellement, à l'adresse : http://nephro.univ-lyon1.fr/sn
J'espère que vous savez tous que vous disposez d'un site internet porté à bout de bras par Monsieur Meulders et par votre Secrétaire Général. Vous y trouvez la vie de la Société et pouvez en extraire toute sorte de documents d'inscriptions; il vous est possible de vous informer sur les bourses et prix, même sur la bourse aux emplois qui est à jour; le Journal Néphrologie vous est accessible en résumés; l'agenda du néphrologue est à jour; le quiz des Journées de Paris vous est proposé à raison d'un nouveau cas par mois, et l'annuaire des membres de la Société ainsi que celui des néphrologues français est à votre disposition avec de nombreux liens.
La mise sur l'Internet de notre Société vous ouvrira de nombreuses portes, vous donnera sans doute accès bientôt au Journal in extenso, et à la soumission électronique des abstracts dès l'année prochaine, alors que Monsieur Meulders pense déjà créer un contenu à l'intention des patients, des médecins non néphrologues, et entend mettre en ligne les divers documents et recommandations nécessaires aux néphrologues. Quel bel exemple de ce que peut amener un enthousiasme collectif structuré et canalisé.
Finalement, il demeure un point d'ombre que je dois vous éclairer un peu, et répondre à votre question imminente : avec quels moyens financiers entendez-vous réaliser et surtout assurer la pérennité de tout ceci ? L'argent n'est-il pas le nerf de la guerre ? La réponse, vous le savez, est oui.
C'est la raison pour laquelle nous avons mis sur pied une commission qui devait élaborer les conditions de base à l'établissement d'une Fondation Francophone pour la lutte contre les Maladies des Reins. Ce n'était pas chose simple, vu le nombre de partenaires dont il fallait obtenir l'accord de principe avant de se lancer dans une telle entreprise : pensez aux associations de patients et aux organisations de personnel paramédical, avant même d'évoquer les principales sociétés savantes dont la société francophone de dialyse, la société de Néphrologie et, depuis peu la Société de Néphrologie Pédiatrique. Et bien, cette commission a travaillé d'arrache-pied, a soigné dans le détail les statuts élaborés avec l'aide de Maître Dominique Liardet et Maître Robert Simon de Genève, 2 juristes spécialisés en cette matière qui est d'autant plus subtile qu'il convient de ménager les intérêts des donateurs potentiels d'au moins 3 pays.
Aujourd'hui, j'ai le plaisir de vous annoncer la version presque définitive des statuts de la Fondation, qui est en circulation chez les différents partenaires impliqués, et ce pour une dernière approbation et une prise de position sur l'étendue de leur engagement respectif dans ce projet, avant que la Fondation ne s'ouvre, probablement au printemps prochain. Avec l'accord de notre Conseil d'Administration, j'accompagnerai encore moi-même ce bébé vers les fonds baptismaux. Et puis démarreront les premières campagnes de recueil de fonds, et c'est ainsi que progresseront de manière plus sereine les plans que je vous ai décrits plus haut.
Voici, Mesdames et Messieurs, le moment de clore mon dernier rapport moral. Je n'aimerais pas le faire sans vous remercier de la confiance que vous m'avez témoignée en m'attribuant, il y a 2 ans, la présidence de votre Société. Je ne vous cacherai pas le plaisir que j'ai eu à servir la Société à ce rôle incroyablement stimulant. Exprimé différemment, je ne vous cacherai pas le regret qui, rétrospectivement, m'aurait envahi si j'avais refusé l'honneur qui m'était ainsi conféré. A ce moment, en effet, il semblait se poser la question du bien fondé en cette fin de siècle du maintien de la tradition d'une présidence non française intermittente, et ceci m'avait quelque peu ébranlé. J'espère dès lors avoir semé au cours de mon mandat quelques indices de l'intérêt potentiel pour la "S.N." de cette confrontation des cultures francophones.
A ce stade, je n'aimerais pas quitter ce podium sans remercier pour son aide incessante notre Conseil d'Administration in corpore et notre Bureau en particulier, sans le soutien desquels, il va de soi, un Président n'est rien. Je passerai à la fin de cette Assemblée Générale les rênes à mon successeur et ami le Professeur Jacques Chanard, à qui je souhaite plein succès et beaucoup de plaisir dans cette merveilleuse aventure qui l'attend pour les années à venir.
Merci de votre attention.
Professeur Philippe Jaeger,
Président sortant