octobre 2001 - octobre 2002 - octobre 2003
Tunis, 3 octobre 2002
Chers Collègues, Chers Amis,
Tout d’abord, merci à tous ceux et celles qui m’ont aidée dans cette 1ère année de Présidence.
En premier lieu, les membres du Conseil d’Administration et plus particulièrement ceux qui font partie du Bureau ainsi que les membres des Commissions et notamment leurs Présidents. Qu’ils me pardonnent de les avoir beaucoup sollicité, y compris par des réunions le samedi ! Les avis, critiques et suggestions de chacun d’eux m’ont été fort utiles. Je regrette de ne pas avoir le temps de leur laisser plus largement la parole ce soir.
Un merci tout particulier :
Merci, aussi, et surtout à vous tous. Vous avez été nombreux à vous manifester sur les sujets sensibles qui vous inquiètent. Vos remarques n’ont pas été vaines, même s’il est impossible de contenter chacun.
L’année 2002 s’inscrira indiscutablement au nombre de celles qui ont vu aboutir des projets – certains déjà anciens – initiés par mes prédécesseurs.
Faisons le point à leur propos.
L’année 2002 a vu l’adoption et un début d’application de nos nouveaux statuts. Michel LABEEUW vous donnera dans quelques minutes les résultats des élections des 5 nouveaux membres du Conseil d’Administration. Les candidats et les votants ont été nombreux, signant votre souhait de participer plus activement à la vie de notre Société. Le Collège des chercheurs est devenu une réalité. Nous espérons que les effectifs de ce Collège vont progressivement croître.
En 2003, nous aurons encore des élections pour le Conseil d’Administration :
Autre réalisation 2002 : l’ouverture, à Genève, de la Fondation du Rein. C’est notre Président, Philippe JAEGER, qui en a eu l’idée et qui a concrétisé tout le projet.
Le conseil de Fondation, qu’il préside, est en place. Les 2 vice-présidents sont J.P. GRUNFELD et J.L. VANHERWEGHEM, le secrétaire général est Eric RONDEAU. Les 3 Sociétés scientifiques fondatrices : Société de Néphrologie, Société Francophone de Dialyse, Société de Néphrologie Pédiatrique sont représentées dans ce Conseil par leur Président.
Quelques dernières difficultés d’ordre administratif nous empêchent ce soir de vous préciser le programme des manifestations officielles d’ouverture. Mais j’ai bon espoir que tout se règle vite. En attendant, il faut féliciter Philippe et le remercier pour tout le travail réalisé. Nous lui faisons confiance pour l’avenir.
L’année 2002 sera aussi celle de la remise à jour des données démographiques des Néphrologues.
Nous avions pris l’engagement, l’an passé, de réfléchir sur l’angoissant problème de la relève des Néphrologues seniors qui est numériquement insuffisante. Faire d’abord un état des lieux précis s’imposait. En collaboration avec la Société francophone de Dialyse et les syndicats, une enquête a été diligentée.
Ma gratitude va à ceux et celles, parmi vous, qui se sont vus, autoritairement ou presque, promus coordinateur régional pour le recueil de l’information. Un énorme travail, surtout dans les grandes régions. Leurs noms figurent à la fin de ce document.
Elle va aussi bien sûr, vers Hubert NIVET et Claude MAINGOURD qui se chargent d’analyser les résultats dans la continuité de leur première étude datant déjà de 10 ans. Nous les remercions de tout cœur pour ce travail colossal.
Les résultats de cette enquête vous seront communiqués en détails dès que possible. Quelques chiffres néanmoins : il y aurait actuellement en France, y compris les départements d’Outre-mer environ 1 200 néphrologues pour une population de plus de 55 millions d’habitants. Alors que comme Daniel CORDONNIER vient de nous l’apprendre, par le biais du journal « Néphrologie » il y a plus de 1 000 néphrologues en Espagne, pour seulement 40 millions d’habitants.
Comment faire face à ce problème ?
Vous savez que notre collègue, Yvon BERLAND, s’est vu confié par notre Ministre, Jean-François MATTEI, la préparation d’un Rapport sur la démographie médicale qui doit être rendu publique le 15 novembre. Quelques-uns d’entre nous, représentatifs des différents modes d’exercices de la profession, ont été reçus la semaine dernière par le groupe de travail animé par Yvon BERLAND.
Nous avons clairement compris qu’en France, les perspectives en matière de démographie des médecins sont inquiétantes, pour toutes les spécialités y compris la Médecine Générale. La Néphrologie n’a aucune spécificité. Nous ne pouvons espérer aucune mesure prioritaire.
Deux orientations semblent retenir l’attention de nos Autorités :
Rien n’est encore bien précis.
Beaucoup d’entre vous sont, je le sais, hostiles à ces orientations. Je ne suis pas certaine qu’ils aient raison. Il me semble plus sage d’y réfléchir, à l’instar d’autres spécialités qui se sont déjà engagées, pour être en mesure de faire, si besoin, le moment venu, nos propositions constructives. Cela ne doit pas nous empêcher de nous mobiliser pour motiver les vocations de Néphrologues, parmi nos externes et nos plus jeunes internes. C’est l’affaire de tous, mais plus spécifiquement des universitaires.
L’année 2002 sera aussi celle de la publication des Décrets qui vont régir dans les années à venir la distribution des moyens de traitement par dialyse en France.
Ils sont le fait d’un travail auquel beaucoup d’entre vous ont participé. En votre nom à tous, je remercie sincèrement Brigitte LANTZ qui a défendu énergiquement notre spécialité et a consacré de très nombreuses heures à la rédaction des textes préparatoires, qui ont été largement diffusés. Vous êtes sûrement nombreux à avoir été un peu surpris en lisant, sur notre site, le Journal Officiel du 25 septembre. Les membres du Conseil d’Etat ont en effet introduit dans la rédaction des décrets leur rigueur juridique qui ne nous est pas très familière.
Il faut se réjouir des avancées incontestables parmi lesquelles je retiendrai la reconnaissance légale de toutes les modalités de dialyse telles que, sur le terrain, nous les avons imaginées et pratiquées, en fait, depuis de nombreuses années, Les traitements dits autonomes seront encouragés avec, en corollaire, des postes de repli dédiés.
Comme l’avait promis B. KOUCHNER, les générateurs d’hémodialyse échappent à un contingentement dans le cadre des équipements lourds. Ainsi, vous n’aurez plus à discuter le nombre des appareils que vous possédez, mais à négocier une masse globale d’activité sur la base d’un nombre minimal et maximal de patients pris en charge dans l’année.
Cette négociation se fera par région. C’est un point capital pour tenir compte de l’existant et des particularités sociologiques et démographiques, indiscutables sur notre territoire.
Tout ceci est très positif.
Par contre, certains regrettent vivement que les nouveaux centres lourds d’hémodialyse aient l’obligation d’être implantés dans des établissements de santé permettant l’hospitalisation à temps complet des patients.
La collaboration entre les établissements de santé va impliquer des conventions de coopération dont les modalités restent à préciser.
Et enfin le Comité Consultatif Régional de l’IRC composé à parité de médecins et non médecins, dont nous avions fortement défendu l’intérêt, n’a pas été créé : les ARH gardent toutes les prérogatives qui leur sont conférées par la loi.
Face à cette situation, il faut tout de même être optimiste. L’avenir sera, comme toujours, en grande partie ce que nous en ferons. Au prix d’efforts d’écoute et de tolérance, les professionnels représentant les Sociétés savantes, les syndicats et les associations de malades sont parvenus cet hiver à un consensus. Ils vont se retrouver dans le même esprit, je l’espère, pour discuter la préparation des circulaires d’application de ces décrets.
Il vous nous falloir aussi gérer la période transitoire.
Le décret en Conseil d’Etat prévoit un calendrier d’applications pour ces nouvelles dispositions. Les délais sont à la fois courts et longs. On peut raisonnablement craindre que, pendant au moins deux ans, la situation actuelle reste un peu figée, à l’exception de quelques urgences qu’il va falloir défendre.
Il va nous falloir parvenir à participer à l’élaboration des nouveaux SROSS. Nous allons avoir besoin des épidémiologies régionales qui seront, un jour, réunies dans notre Registre. L’étude de faisabilité du projet REIN vous a été présentée ce jour. C’est très encourageant . Je n’y reviens pas sauf à vous dire que le Comité de Pilotage est attentif à rester fidèle aux missions qu’il a reçues.
Voici maintenant des informations sur les mois à venir.
La 2ème journée nationale de l’IRC dans le cadre du plan promis par B. KOUCHNER aura lieu à Versailles le lundi 31 mars 2003.
Nos prochaines réunions communes avec la Société Francophone de Dialyse auront lieu à :
Les Conseils d’Administration des Sociétés devront décider cet hiver du lieu du Congrès 2005. Il y a déjà quelques candidatures. Nous avons réfléchi sur les pré-requis nécessaires pour qu’une réunion commune puisse un jour être organisée par une équipe non universitaire. Michel LABEEUW est en possession d’un document élaboré à ce propos par l. LANDRU, G. BRILLET et A. CAILLETTE-BEAUDOIN. Que ceux qui sont intéressés le contacte. Je suis certaine que plusieurs d’entre vous, français ou non français, universitaires ou non, seront séduits par ce challenge et le feront savoir.
Nous voudrions aussi attirer votre attention sur notre participation aux actions de l’ERA-EDTA, Association que nous avons, sûrement à tort, négligée depuis maintenant plusieurs années. La plupart d’entre nous sommes Européens. Cette association est active. Les congrès sont de haut niveau. Gérard LONDON a été très largement élu membre au Conseil d’Administration de cette Société lors du récent congrès, mais sans les voix françaises, puisque nous étions absents. Il est vrai que le congrès débutait le 14 juillet. Les français avaient à faire face à leurs obligations citoyennes, à la gestion des vacances de leur collègue, et en plus à celle de la RTT. Mais notre attitude doit se modifier. Gérard LONDON représentera la francophonie. Nous devons l’aider. C’est E. RITZ qui présidera le prochain congrès à Berlin du 8 au 12 juin 2003. Ce congrès réunira la Société Internationale de Néphrologie et l’ERA-EDTA. Vous savez combien le Pr. RITZ est attaché à la formation continue. Il a proposé aux sociétés savantes d’organiser, pendant ce congrès, une formation continue en Néphrologie dans les différentes langues européennes dont le français, au total une dizaine d’heures. Nous avons répondu positivement à cette proposition. M. GODIN et Christian TIELEMANS sont chargés de bâtir le programme. Nous espérons que vous viendrez nombreux même si certains, j’en suis sûre, ont déjà noté que ce congrès débute le dimanche de la Pentecôte. C’est en fait une raison de plus pour venir car le travail en 35 heures s’organise plus facilement, pour ceux qui resteront s’occuper des malades, quand la semaine ne compte plus que 4 jours. Nous souhaiterions rencontrer plusieurs centaines de francophones à Berlin ! Ce sera un moyen de reprendre contact avec l’ERA-EDTA. et aussi d’encourager nos collègues de la Commission de Pédagogie et Formation continue.
sElle vous a interrogé sur vos demandes de formation continue. Elle vous a proposé pour demain un atelier auquel, je l’espère, vous viendrez nombreux. Vous en trouverez la synthèse sur le CD du Congrès. Vous trouverez aussi sur ce CD l’intégralité des magnifiques exposés auxquels vous avez assisté depuis 48 heures.
Enfin c’est volontairement que j’ai réservé pour la fin de cet exposé la partie la plus importante. En effet, la principale mission d’une Société Savante, c’est de soutenir la recherche clinique et fondamentale. Vos représentants ne sont pas restés inactifs.
La Commission scientifique a examiné et soutenu les travaux envisagés dans le cadre des PHRC. Pour que des projets se réalisent, il faut que vous y participiez en incluant vos patients. Je vous signale, en particulier, l’étude César relative au traitement de la néphropathie du purpura rhumatoïde de l’adulte (Coordinateur : E. THERVET, Hôpital St-Louis, Paris). Vous pouvez en lire le détail sur une affiche apposée parmi vos posters.
La Commission a aussi suscité, examiné et choisi les projets qui vont bénéficier du financement des laboratoires AMGEN : le projet Néphro Diab 2 qui a trait au traitement de l’anémie chez les diabétiques atteints d’IRC et un projet relatif à l’intérêt, pour le pronostic, de la surveillance par IRM de l’évolution de la taille des kystes et des parenchymes rénaux, en cas de polykystose rénale avant le stade d’insuffisance rénale. Les laboratoires AMGEN nous ont fait savoir qu’ils préparent un nouvel appel d’offre pour l’année 2003. Nous vous le ferons parvenir. Les sommes consacrées à ces projets sont considérables. Nous remercions donc très vivement les laboratoires AMGEN.
La Commission a aussi participé, avec d’autres, en particulier Yves PIRSON, notre vice-président, Pierre RONCO et Dominique CHAUVEAU, au choix très difficile des bénéficiaires des prix et bourses de cette année. Il y avait beaucoup de candidats, tous d’excellent niveau. D. CHAUVEAU vous donnera dans un instant quelques détails à ce propos.
Le soutien qui va leur être accordé et bien d’autres actions de notre Société ne seraient pas possibles, sans l’aide de nos sponsors industriels. Nous les sollicitons énormément. F. SCHILLINGER vous indiquera toutes les aides que nous recevons de nos membres bienfaiteurs et donateurs. Nous savons aussi que nos sponsors soutiennent nos congrès et bien des actions ponctuelles. Nous les remercions énormément. Nous essayerons de leur montrer toujours mieux dans l’avenir les résultats obtenus grâce à leurs efforts financiers. Dès cette année, vous pouvez constater que 7 présentations orales lors de ce congrès ont trait à des travaux réalisés par les bénéficiaires des prix et bourses des années antérieures.
J’en arrive à la fin de ce rapport plus factuel que moral … J’espère n’avoir oublié personne. Merci de votre patience et surtout de votre aide sur laquelle je compte encore pour l’année à venir.
Françoise MIGNON